TOUT LE MONDE CHANTE
Tout le monde chante, tout le monde chante
Tout le monde chante, tout le monde chante
Des chasseurs de profit, des succès garantis
Des losers de retour, des pleureurs de l’amour
Des clowns sans succès, ignorés, rejetés
Des clones mal rasés, voix de clopes ouvragée
Des chanteurs allégés font des instantanés
De la vie quotidienne quand on a la trentaine
Des chanteurs embusqués, critiqués, fusillés
C’est la médiocrité, ou c’est l’éternité
Tout le monde chante, tout le monde chante
Tout le monde chante, tout le monde chante
Des bouffeurs de spleen, des pleureurs, des has-been
Des chanteurs de balloches, accordéons fantoches
Des chanteurs engagés, qui jettent des pavés
Qui prêchent dans la rue, aux foules convaincues
Des couineuses de l’aigu, au goût de déjà-vu
Chanteuses de variétoches, canadiennes cloches
Des écoles de chanson qui forment des canons
Sous les yeux de millions de juges en caleçons
Tout le monde chante, tout le monde chante
Tout le monde chante, tout le monde chante…
Et les fils de leurs pères, naissent avec une cuillère
En argent dans la bouche, en or dans le derrière
Ils iront faire leur beurre et l’argent de leur beurre
En faisant des duos garantis sans odeur
Des compiles à succès, des hommages répétés
Sur de pauvres crooners enterrés par erreur
On sort des inédits, publiés sans merci
Déterrés dans les tombes des illustres chanteurs
Tout le monde chante, tout le monde chante
Tout le monde chante, tout le monde chante, même moi…
Tous les coups sont permis, tous les fous réunis
Pour celui qui t’achète qui te prend, qui te jette
À l’heure de la relève ou tu marches ou tu rêves
Car le chant des poètes fait tourner la planète
Tout le monde chante, tout le monde chante
Tout le monde chante, tout le monde chante…