LE BOUFFON ET LA CONTROVERSE
LE BOUFFON ET LA CONTROVERSE
Il m'a été conté, le récit des aveux, d'un pauvre fou, saltimbanque, à la Cour de France.
Il m'a été conté, le récit malheureux, les pitres en sa face, vicaires courtisans, pourriture des Papes.
« Le feu danse avec moi, ouvre les yeux, je suis le vivant, et le mien propre, bel ornement.
Ma chaleur est mièvre, mais je vomis le temps, et dégoûte la pensée, saines courtoisies, défleuries.
La brûlure est mon sang, nul me m'efface, je suis la mémoire, et le Tentateur, tout en rondeur.
La blessure est là, l'excès est ma grandeur, je suis la réponse, et le cheminement, enchantement.
La douleur m'imprègne, je suis le rire, mais non la joie, regarde-moi, écoute-moi.
La misère se donne, je donne le mensonge, j'offense l'honneur, et je danse, et je flanche.
Les larmes se hâtent, je suis méchant, il faut être bon, ne le soyez pas, voyez cela. »
« Maudit bouffon, fou misérable !
Te tairas-tu? Te ferons-nous taire ?
Maudit bouffon, fou misérable !
Te tairas-tu? Nous te ferons taire ! »