Cloches sonnez
Sonne au clocher, toi le païen, pour tes cités de rêve
Sonne au clocher de nos sanctuaires, pour nos fleuves et nos grèves
Des grands fonds d'océan jusqu'au cœur des volcans
Car le temps vogue à l'envers comme un voile de mariée
Cloches sonnez de Saint-Pierre au vent de nos saisons
Résonnez d'une volée de fer pour les hommes de raison
Car nos jours sont comptés pour nos champs, nos cités
Et qu'un soleil noir descend sur les vaches sacrées
Cloches sonnez de Sainte-Marthe, pour les malheureux
Cloches sonnez que tous les peuples sachent, qu'il n'y a qu'un seul Dieu
Mais quand le berger s'endort, sous le grand saule qui pleure
Les brebis sont dehors, égarées dans la peur
Clochers sonnez pour l'aveugle et le sourd
Clochers sonnez pour l'exilé sans recours
Clochers sonnez pour ces quelques élus
Qui jugent pour les exclus quand les dés sont jetés
Cloches sonnez pour la fuite des heures
Pour les enfants qui pleurent, l'innocent qui meurt
Clochers sonnez de Sainte-Catherine, et de l'aube jusqu'au soir
Cloches sonnez sur les remparts, quand le lys fleurira
Mais comme l'attente est longue, et rude le combat
Pour que chez nous se fondent enfin, le mal et le bien