LES FAONS
je reviens trop rarement
à chaque fois il me faut quelques jours
pour reprendre mes marques
la dernière fois, y’a cinq ans
la neige n’avait pas encore recouvert
les trottoirs, les marches
la neige assourdit tout
‘paraît qu’elle allaite les faons, les hiboux
‘paraît qu’elle allaite les lamas, les lynx et les loups
du marché jean talon jusqu’au saint-laurent
de rue en rue sans voir passer les heures
je me perds, je flâne
dis, montréal, montréal
ta magie en a pris un sacré coup
sa voix dans le casque
elle revit tout à coup
‘paraît qu’elle allaite les faons, les hiboux
‘paraît qu’elle allaite les lamas, les lynx et les loups