Au coin de ma rue

Au coin de ma rue, les mômes essoufflés
D’avoir trop couru, d’avoir trop trébuché
Au coin de ma rue, les mômes essoufflés
D’avoir trop couru, pressés de rentrer

Au coin de ma rue

Instantanée en noir et blanc
J’fixe l’image sur ma feuille
J’te l’écrit noir sur blanc
Canicule sur le quartier pas d’métier
On glande c’est l’été, les amitiés se font
Chacun crée sa bande
Le soleil brûle ma nuque
Dans les caves ça nique
En pleine torpeur, vers 16h 30, j’suis là
Stoïque je me stay sur mon coin le
Mur est humide c’est rafraîchissant
Sûrement les petit's qu’ont fait
Une bataille d’eau
J’entends l’air d’une chanson
(Au coin de ma rue) tout
En réfléchissant au contraste
Des hiérarchies, les grands, les p’tit's
Les minettes plein d’chichis
Une maman malienne passe bébé sur l’dos
Au boubou couloré une légère brise balaye un
Papier d’bonbon acidulé décor planté
Maintenant mes sosses qui charient
J’apprécie autant le petit Bakari
Qu’le grand Scurffy
C’est pas l’petit quartier dans
La prairie mais presque
J’suis loin d’être hardcore quand quand
J’te dépeinds ma jolie fresque

Au coin de ma rue, les femmes essoufflées
D’avoir trop couru, d’avoir trop trébuché
Au coin de ma rue, les mômes essoufflés
D’avoir trop couru, pressés de rentrer

Au coin de ma rue

C’est fou pas mal d’entre
Nous finissent à genoux
De ne pas voir plus loin que l’bout du
Coin de la rue et ça rend fou
C’rendez- vous avec rien
C’ dégoût résigné du sourire remplacé
Par un r’gard de chien
Fixé sur l’sol à éviter les crottes de chien
L’après- midi rayonne et le
Néant s’façonne inexorablement
D’vant ma gueule et j’attends
Si pour moi ça déconne c’est que
Les temps sont trop lourds
Pour un raisonnement
Tu comprends? Moi même ça m’échappe
Quel est mon cap?
J’l’ai trop tâché c’coin d’rue marque
Les territoires au molard
Nos pères, nos mères marchent dessus fatigués
Leur pire est derrière, mais pas rassurés
Que d’angoisse dans leurs prières
Pas mal d’énergie perdue dans nos rangs
Frère à s’demander pourquoi ils ont souffert
On s’laisse trop distraire combien d’étés
D’hivers on va rester là a faire
Partie du paysage frère

Au coin de ma rue, les mômes essoufflés
D’avoir trop couru, d’avoir trop trébuché
Au coin de ma rue, les mômes essoufflés
D’avoir trop couru, pressés de rentrer

Au coin de ma rue

Toujours le reflet, de ces mêmes images
La vie n’a pas changé à l’angle du passage
Cette mère essouflée
C’est la mienne à son âge
Quand j’étais trop gonflé pour
Penser à rester sage

Toujours le reflet de ces mêmes mirages
Le temps c’est arrêté à l’angle du passage
Ce jeune accoudé c’est moi- même à son âge
Cherchant dans la fumée, de nouveaux paysages

Au coin de ma rue, les mômes essoufflés
D’avoir trop couru, d’avoir trop trébuché
Au coin de ma rue, les mômes essoufflés
D’avoir trop couru, pressés de rentrer
Au coin de ma rue

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