Voix-off
Déjà un moment qu'j'me sens aller mieux
Allégée, à l'inverse de la veille, j'peux
Regarder par cette fenêtre du train
Et sentir que les larmes montent toutes seules
Parce qu'elles comprennent enfin
C'que c'est qu'aimer le jour et dormir bien
Rêver toujours, donner sa main
Sans t'attendre, et surtout, sans t'entendre
Dans ma tête comme une voix-off, tristement là
Trop évidente, vissée en moi parce que j'disais
"Ça m'rend vivante"
Et puis tu croyais qu'y'avait pas d'vie
Pas d'existence après tout ça, mais c'était faux
Et j'finis toujours par dire "tu"
Quand j'parle de moi
C'est aberrant
Alors, oui, parfois, j'avoue
J'me reconnecte sur tes pas gravés sur le sol
T'es presque là quand j'm'isole
Comme quand tu m'écoutais des heures
Parler, frivole, mais
J'sais pas comment expliquer, ça m'désole plus
Ça m'inspire plus que c'que j'pensais
D'avoir grandi, d'avoir appris
À avoir mal
Au point qu'en sortir d'vienne vital, c'est ça
Tu vois, là, j'regarde par cette fenêtre du train
Et j'ai même plus mal
Parce que je sais être heureuse, alors
Bien-sûr parfois ça retombe, regarde
Je tangue entre deux mondes
Celui-ci tremble et l'autre non
L'attente, la vraie, c'était si long, mais là
J'peux tendre à faire mes choix
Du coup, je tente de m'aimer, moi
Parce qu'au fond, mon seul chagrin
C'était ça
Il m'reste qu'à sentir
Qu'ça fait du bien d'avoir mal au ventre
Quand j'ai peur de retrouver un tel bonheur
Une telle ardeur
Car toi ou cet autre, c'est p't-être pareil
Et même si ça l'est pas, j'aime tant l'écrire
J'aime tant les cris qui m'font renaître
J'ai tant vu sombre que j'me connais
Alors si j'peux encore tomber raide
Trouver belle la vie le temps d'un verre
Même sous les signes amers
Même dans les pires rappels
J'voudrais juste voir où cette folie m'emmène