Elles avancent
La perte
L'uppercut
Le chaos
Tout ce qui échappe, glisse entre les doigts
Et ce putain de temps qui n'arrête pas de passer
Le point de rupture, le moment où ça bascule, où ça craque
Une errance
Des déchirures
Une chute
Des chutes
Vertigineuses
A terre, on goûte à la poussière
Se souvenir constamment de ce que l'on préfèrerait oublier
Au fond de la gorge : la volonté de ne pas sombrer, même si le vide semble vouloir vous avaler
On résiste
On s'épuise
Du fond du gouffre, hurler, prier cette puissance qui nous est inconnue
cette chose plus grande que nous
Et au bout, enfin, la libération dans la douleur
Au bout de cette lutte, au bout de cette nuit
La lumière
La transparence
La transcendance
La victoire
Comme une rébellion
Une rébellion sacrée
Enfin on y voit clair
Est-ce le soleil
Est-ce une étoile
Ou juste la clarté du ciel que l'on n'avait pas revu depuis si longtemps
On l'aurait presque oublié celui-là
On est là, debout
On s'est relevé, on a les genoux écorchés mais on est toujours vivante
Toujours vivante
On a réussi à ne pas mourir
On se tient là, dans l'embrasure de la porte qui s'ouvre
Une femme sacrée, plus jamais seule
En pacte avec elle-même, liée sans le savoir à toutes les autres, à toutes ses soeurs
De sacrées femmes
Debout. Ancrées. Déterminées
Et, oui, elles avancent
Droit devant elles