Paris 5°, années 90
[Couplet 1]
Dans le bas Mouffetard, station Paris-Village
Comment être à la fois au Fer et au Moulin ?
J’ai vécu des années sur l’étrange rivage
Aux berges de béton, d’un cours d’eau souterrain
Un kébab à midi, midi à 18 heures, pour l’expresso
Saint Médard guidera bien nos pâles humeurs jusqu’au bistrot
[Refrain]
Quatre ans, dix ans, cent ans, si loin
De mon vieux chez moi parisien
Ils coulent encore sur mes nerfs
Les étranges remous de l’obscure rivière
[Couplet 2]
Place du Panthéon dans le petit matin
Se lève l’aube grise des débuts d’hiver
Étudiant dilettante, quelques cours en main
J’hésitais entre Kant et la première bière
Les portails du Lucos aux quatre coins ouverts, des Sorbonnards
Comparant les rapines chipées à Gibert rayon beaux arts
[Refrain]
Quatre ans, dix ans, cent ans, si loin
De mon vieux chez moi parisien
Ils coulent encore sur mes nerfs
Les étranges remous de l’obscure rivière
[Couplet 3]
Dimanche humide et froid sur le jardin des plantes
D’ici à Austerlitz, même brouillard épais
Pas vraiment réchauffé par le thé à la menthe
On longe les façades de la rue Cuvier
Arènes de Lutèce et Monge sous l’orage, les volets claquent
On insulte les bus nous trempant au passage à chaque flaque
[Refrain]
Quatre ans, dix ans, cent ans, si loin
De mon vieux chez moi parisien
Ils coulent encore sur mes nerfs
Les étranges remous de l’obscure rivière