Les Marches du Royaume
[Couplet 1]
Quelle est la force centrifuge
Qui m’a poussé hors de la vie
Quel est l’horrible subterfuge
Qui m’a fait échouer ici ?
Ai-je bu trop de doubles scotchs
Ou n’en ai-je pas bu assez ?
Pour m’être accablé du reproche
De ne pas savoir m’enivrer !
[Refrain]
Ai-je passé trop de nuits blanches
A scier, attentif, la branche
Où le hasard m’avait assis ?
Ai-je découpé trop de planches
Pour des radeaux si peu étanches
Que j’en ai fait des crucifix !
[Couplet 2]
TGV, wagon-restaurant
Les paysages qui défilent
Sont si mornes et inutiles
En regard de ce qui m’attend
Quand donc aurai-je le courage
D’imposer une fois pour toutes
Le sens unique du voyage
Au désordre de mes déroutes ?
[Refrain]
Ai-je erré comme un somnambule
Tournant un stupide pendule
Sur une source bien connue ?
Trop orthodoxe noctambule
Grisé de la danse des bulles
Je ne l’ai pas vue et pas bue !
[Pont]
Et sans fin je me perds, et sans fin je sillonne
Les sentiers sinueux des marches du royaume
Nocturne cavalier au chemin indécis
Je me sens comme un livre
Qu’on n’aurait pas encore écrit
[Couplet 3]
Le TGV arrive enfin
Et les voyageurs impatients
Encombrent le compartiment
Avec leurs stupides gamins
Et moi mal réveillé encore
J’attends pétrifié d’émotion
De savoir à quelle station
Je vais descendre dans l’aurore
[Refrain]
Ai-je vraiment trop voyagé
Pour avoir pris ce fâcheux trait
De toujours oublier vers où ?
Ou est-ce mon âme affolée
Qui par amnésie assumée
M’a posé quelques garde-fous ?
[Outro] x2
Et sans fin je me perds, et sans fin je sillonne
Les sentiers sinueux des marches du royaume
Nocturne cavalier au chemin indécis
Je me sens comme un livre
Qu’on n’aurait pas encore écrit