La Fascination de l’Abîme
[Couplet 1]
Ne serait-on réduits qu’à fuir
Sans cesse poussés en avant
Par ce magnétisme du pire
Qu’est le grand aimant du néant ?
Son champ négatif nous éloigne
Nous jetant passifs et idiots
Dans les griffes qui nous empoignent
De son odieux frère jumeau
[Refrain]
Ne ferait-on donc jamais rien
Que poussés par la peur du rien ?
[Couplet 2]
L’homme est coincé entre deux gouffres
Et erre dans ce vide double
Vomissant ses filets de soufre
Et il nage dans les eaux troubles
Du grand fleuve du devenir
Qui est celui du disparaître
Sans planche pour se retenir
Et sans dieu auquel se remettre
[Refrain]
Ne ferait-on donc jamais rien
Que poussés par la peur du rien ?
[Couplet 3]
Et le lourd courant nous emporte
Et l’on se perd dans ses rapides
Croyant entrevoir une porte
Quand s’ouvre la faille sordide
On entend de célestes harpes
Mais c’est une marche funèbre
Et la lumière qui nous happe
N’est qu’une plus noire ténèbre !
[Refrain]
Ne ferait-on donc jamais rien
Que poussés par la peur du rien ?