électricité
Eh, dis donc, toi qui me vends
Mon électricité,
Ecoute-moi, d' puis quelque temps
M'est v' vnu quelques idées.
C'est moi qui parle aujourd'hui,
Tais-toi, y a trop longtemps
Qu' t'as l'argent (tiens d'où vient-il?)
Pour m' balancer tes boniments.
Je m' disais: "C'ui qui m' fournit
D' quoi m' chauffer, m'éclairer,
C'est quelqu'un comme un ami,
Qui veille sur ma santé!"
Mais voilà, t'es qu'un marchand,
Tu vends, tu vends, tu vends,
Comme c'ui qui m' pique mon pognon
Pour fabriquer ses gros canons.
Qu' les marchands d'armes soient des salauds,
Je l' savais depuis longtemps.
J' leur f'sait pas plus confiance qu'à,
Qu'à mon gouvernement.
Mais voici que tu rejoins
Les rangs de ceux qui mettent,
Par bêtise, par soif du gain,
En danger la planète.
Tu prétends que j'ai besoin
D' plus en plus d'énergie.
Si j' marchais, ça t' plairait bien:
T'augment'rais tes profits!
On s'entêt'rait à bâtir
Des maisons mal isolées,
On enferm'rait le plaisir
Dans des appareils ménagers!
L' pétrole, c'est bientôt fini,
Les arabes ferment les vannes,
Comme chante l'autre abruti,
Z' en ont pas pour mille ans.
Ils ont donc raison, ces gens,
De l'économiser,
Les solutions d' remplac'ment
C'est à nous d'en trouver.
Le soleil, la force du vent,
Le mouv'ment des marées,
Ce n' sont pas des choses qu'on vend:
Tu les as écartées.
Et dans ton cerveau épais
Qui pense à tout, sauf aux hommes,
Tu t'es dit: "J' vais remplacer
Le pétrole par de l'uranium!"
Mais c' métal va s'épuiser,
Et c'est pas nous qui l' possédons.
Tu n' fais donc que reporter
A plus tard la question.
Pour l'instant tu te construis
Des centrales en béton,
Dont tu n' sais pas aujourd'hui
Comment elles fonctionneront.
En plus, une p'tite bombe classique
Placée au bon endroit
Produira une musique,
Trois fois Hiroshima:
Adieu Lausanne et Genève,
Adieu le lac Léman,
Adieu l'amour et le rêve
Et les grands rires des enfants!
Ouais, ces trucs, c'est délicat,
Faudra les surveiller.
Ça veut dire que tu voudras
Partout des super policiers.
Voilà c' que tu nous prépare:
Un flic par citoyen,
La pénurie pour plus tard,
Et la guerre qui rit dans son coin.
J' peux pas croire que tu sois bête
Au point d'ignorer tout cela,
Mais je vois que tu t'entêtes,
Suffisant, sûr de toi.
J'en conclus qu' dans ton esprit
Ton argent vaut mieux que ma vie,
C' qui m' fait affirmer ici
Que tu n'es qu'un bandit...
J'en conclus qu' dans ton esprit
Ton argent vaut mieux que ma vie,
C' qui m' fait affirmer ici
Que tu n'es qu'un bandit!