LE MONSIEUR QUI VOLAIT
LE MONSIEUR QUI VOLAIT
Le monsieur qui volait
Moi, je le connaissais
Quand j'avais huit ans
Le monsieur qui volait
Souvent il m'appelait
Quand j'étais enfant
Alors je levais les yeux
Il était là, gracieux
Suspendu dans l'air
Après un vol plané
Au-dessus de mon nez
Il touchait la terre
Pas plus fier qu'un moineau
Il prenait son envol
En battant des bras
Il volait assez haut
Pour un monsieur qui vole
De cette façon-là
{parlé:}
Ah ! C'est une vieille histoire, j'avais huit ans
C'est pas hier
Et alors j’en parle pas souvent
Parce que les gens ont leurs soucis, leurs tracas
Qu’est-ce-que je vais leur parler
De mon bonhomme qui vole
Ca les intéresserait pas
Mais ce qui a de plus curieux,
C’est que mon propre fils, Pierrot
Il a huit ans, Pierrot, à son tour
Le monsieur qui volait
Moi, je le connaissais
Quand j'avais son âge
Mais ce monsieur volant
Comme la plume au vent
Avait le cœur volage
Il m'a laissé tomber
Avec ma bouche bée
Et mes yeux tout vides
Et depuis ce jour-là
Les oiseaux volent bas
Le ciel a des rides
Un jour où j'étais seul
J'ai tenté de voler
De mes propres ailes
J' me suis cassé la gueule
J'ai eu le poignet foulé
J'ai perdu mon zèle
Maintenant je me fais vieux
Je doute, même du monsieur
C'est si loin tout ça
Je devais être cinglé
Pour voir quelqu'un voler
En battant des bras
Comme ça