Brel
Tu es venu mourir aux portes de Paris,Avec infiniment de larmes dans ta nuit,Et des millions d'amis,Dans un million d'adieux,Quand les îles ont pris froidDans le fond de tes yeux.Grand Jacques,Tu vas retrouver la MathildeOu bien Karieke et ses vingt ans,Sûr que maint'nant elle va te dire :" je t'attendais depuis longtemps ! "On aurait pu comme un seul homme,Te chanter : " Ne nous quitte pas. "Tu as voulu revoir l'automne,Tu es venu mourir aux portes de Paris...Grand Jacques,Y a pas que les marins qui meurentQuand il fait nuit sur Amsterdam,C'est pour de bon qu'tu pars aux fleursComm' tu disais la paix dans l'âme,On aurait pu comme un seul homme,Te chanter : " Ne nous quitte pas. "C'est dur de mourir en automneQuand on croit que tout finit là.Tu es venu mourir aux portes de Paris...Grand Jacques,On ira pécher la tendresseDans tes chansons de mal-aimétous les soleils que tu nous laissesN'ont pas fini de se lever,On attrait pu comme un seul homme,Te chanter : " Ne nous quitte pas. "Tu t'es sauvé de tes automnesSans prendre ton dernier repas.Tu es venu mourir aux portes de Paris...