Le monde m’appelle
[Couplet 1]
Pris
Entre esclavage, colonialisme et mépris
Les vagues de la mer grondent en moi comme les canons du conflit
Entre Yorubas et Fons, Français et Portugais
Je compte
Le nombre d'années qui me séparent de l'histoire de mes oncles
De mes pères déportés en mer, vendus à l'autre bout du monde
Et noyés dans l'indifférence, attendant réparation
Les tombes des ancêtrеs restent ouvertеs et leurs plaies laissent
Suppurer la colère et la tristesse, j'encaisse
Les embruns et les flots m'obligent à dériver
Je regarde l'horizon comme si j'étais coincé
Divisé, idées grises et vue biaisée
Je suis le témoin d'une vie brisée
Mon nom c'est Manga, Mingus c'est pour les intimes
Ma vie vaut plus que c'que tu crois mais cette idée te lamine
Triste, j'ai le blues d'une vie d'errance
Les cicatrices de mon existence
[Refrain (*2)]
Hey, regarde, le monde m'appelle
Les yeux vers l'horizon je vois dessiner mes rêves
Hey, regarde, le monde m'appelle
[Couplet 2]
Je vis à Cotonou
À l'embouchure où les écorchés boivent le fleuve de la mort
J'erre entre Porto Novo et Ouidah
Dahomey tu te dévoiles et à chaque fois que tu me parles
L'horizon est un phare, ma route est dans les étoiles
J'crois en Dieu, et qu'y a-t-il de paranormal?
Y a pas un Cotonois qui n'prie pas, les miens sont des sages
Mon vaudou me garde des jeux du mal, je prie tous les soirs
Pour échapper aux bandits notoires et au chant des motards
J'entends les zémidjans, chacun se débrouille dans le quotidien
Jamais chasser l'argent, seul quand faut défier l'agent, oh
On prend des risques et je dirais même trop
Pollué, mon esprit se veut troublé comme l'eau
Cette vie me défie, j'y ai brisé mes crocs
Même problèmes, faut
Trouver des moyens, c'monde est peuplé d'escrocs
Pour être riche je dois viser plus haut
[Refrain (*2)]
Hey, regarde, le monde m'appelle
Les yeux vers l'horizon je vois dessiner mes rêves
Hey, regarde, le monde m'appelle
[Couplet 3]
Dieu est grand, la mer aussi
Ceux que je prie me permettront de traverser toutes mes péripéties
Les pièges sont infinis, chaque erreur est définitive
Et je dois conjuguer au présent, ça semble impératif
L'argent manque, les pauvres s'édentent
Le mal tente et les jantes chromées des gens riches me confrontent
À mes propres désirs, à mes propres délires
Et c'que ma terre vient à produire, je n'peux pas m'l'offrir
Or et argent massifs, uranium et coltan
Ici c'qu'on récolte après l'or ce sont les miettes et la honte
Regarde, ces dictateurs au pouvoir ont sacrifié nos vies
J'rêve de Paris, chienne de vie
Mon cœur vibre, appelle à jouir de ma liberté, j'veux partir
J'compte les étoiles et les charters
Les disparus et puis les pierres
La mer pourrait être mon cimetière
[Refrain (*2)]
Hey, regarde, le monde m'appelle
Les yeux vers l'horizon je vois dessiner mes rêves
Hey, regarde, le monde m'appelle