Chanson, con !
Je suis née à la capitale,
C'est pourquoi je parle pointu
Mais quand je vais au Capitole
A Jolimont, aux Trois-Cocus,
Toulouse appelle son accent
Même le mien, de fabrication
On finit ses phrases en chantant
Et "con" c'est la ponctuation
Ce n'est pas un gros mot
C'est un léger accroc
Point d'interrogation
Ou point de suspension
Deux consonnes une voyelle
C'est un péché véniel
Un peu oui, un peu non
Une promesse de Gascon, con !
On dit que le Verbe de Dieu
A commencé toutes les choses
C'est un petit mot malicieux
Qui les termine ici en rose,
Ne croyez pas qu'on vous insulte
Ces petits cons sont sans complexe,
Rien qu'un coup de pied au culte
Rien qu'une syllabe, rien qu'un sexe !
C'est un genre de mot doux
Qui s'accorde au bagout,
Une proposition
Qui n'en dit pas plus long
Et quand j'étais jeunette,
Roméo pour Juliette,
J'aimais que les garçons
L'envoient sous mon balcon, con !
Pourtant, je constate, un peu triste,
Qu'à part quelques vieux Toulousains,
Quelques occitans qui persistent
Plus de virgules à la fin !
Et dans ma ville s'est perdu,
Noyé sous les coups de klaxons,
Le petit mot après "boudu"
Même s'il y reste encore des cons
Et un paquet, con !
Et ce n'est pas un crime
De ne pas chercher de rimes
Pour faire une chanson
Puisque tout rime en "on"
Promesse de Gascon
Juliette à son balcon
Qu'importe le flacon !
Moi j'veux jouer de l'héli... con !