Aux jeunes loups
Ils sortent de l'enfance, comme s'ils sortaient d'un bois
Plus tremblants d'arrogance, que de peur ou de froid
Les jeunes loups, les jeunes loups
Ils abordent la vie avec la même foi
Chacun guettant sa proie, d'un égal appétit
De jeunes loups, les jeunes loups
Si vous tentez de les séduire, ils vous montrent les dents
Mais quand ils sourient, leur sourire est celui d'un enfant
Il ne faut pas les flatter de la main, ce ne sont pas des chiens
Ils gardent toujours leur fierté
Même s'ils n'ont pour manger, qu'un seul os à ronger
Ils aiment s'amuser, mais ne savent pas qu'ils jouent
Quand entre chien et loup, on les voit déguisés
En loups-garous, les jeunes loups
Parfois leurs yeux s'allument, quand passent une ingénue
Aux longs cheveux de lune, qu'ils suivent dans la rue
À pas de loups, les jeunes loups
Et bientôt dans leur cœur, tout bouge, quand ils se voient tremblants
Au bras d'un Petit Chaperon Rouge, qu'ils habillent de blanc
Ils se croient apprivoisés, installés dans un conte de fées
Mais rien n'est fini pour autant, car la vie les attend
Pour leur faire les dents
Pour que jeunesse se passe, ou sans raison du tout
On leur dit tout à coup, d'aller faire la chasse
Aux autres loups, les jeunes loups
Avec ou sans lauriers, ils reviennent meurtris
Et peuvent réciter, même sans l'avoir appris
La mort du loup, les jeunes loups
Alors ils arrêtent leurs frasques, et s'arrachent soudain
Le loup qui leur servait de masque, et par un beau matin
Se retrouvent à la croisée des chemins, seuls devant leur destin
Et prennent la voie de leur choix
Qu'ils poursuivent tout droit, sans reculer d'un pas
Même si beaucoup d'entre eux, vivent sans foi ni loi
Cela importe peu, ce qui compte pour moi
C'est qu'ils sont devenus des hommes, et qu'un jour parmi eux
Il s'en trouvera deux, pour aller fonder Rome