Clandestin

Y’a trop de peur?
Y’a trop de guerre?
Sur terre, c’est la terreur?
Y’a trop de pleurs? Évidemment
Y’en a de pleines rivières de sang
Y’a rien à faire
C’est angoissant
Pas d’quoi être fiers
Quand on est membres à part
De l’espèce la plus meurtrière
Avoir le choix
Des fois, je s’rais
Je s’rais, j’sais pas moi
P’t-être un chat?
Mais un chaman, ou un chat noir
Moitié sorcier, moitié Renoir
Un chat botté, chapardeur
Dans dora, je s’rais chipeur
Dans Dracula, Bram Stoker, l’auteur
Ou alors acteur dans un film d’horreur
Au moins, le sang aurait saveur de fruit frais
Et l’effroi f’rait de l’effet et du profit
Et puis, j’vais t’dire
Y’a pire comme travail
Que de jouer au vampire
Sauf si t’aimes l’ail
J’passerais mes nuits et ma déprime
Auprès de toi, ma belle victime
J’planterais mes crocs où t’en as a envie
Tu dirais: « Vas-y mon beau, mords dans ma vie! »
Mais j’suis homo
Homo sapiens_siste pas trop sur le jeu de mots
Et la prouesse de voir en l’homme cette sagesse
Sagesse de quoi?
Ça je sais pas
De son génie, je n’y crois pas
Je nierai pas
Je n’irai pas par 4 chemins
Car l’homme n’est pas très malin
Son corps l’obsède, il en abuse
Son âme cède, et ça l’amuse
Bien qu’en réalité tout l’accuse
Il traîne sa peur comme une excuse
On n’est que de passage
Pourquoi pas rester sagement couchés
Collés-collés toute la journée?
À trouver pas si bizarre
Qu’on soit ici par hasard
Et même qu’avec un peu de chance
On serait l’œuvre de la providence
Qui a mélangé la terre et l’eau
Et recouvert le tout de peau_ésie
Y’a trop de peur, de guerre
Sur terre, c’est la terreur
Y’a trop de pleurs et de sang
Qui remontent le courant
Le navire perd le nord
Les rats sont maîtres à bord
Les rats
Pense à ça:
Un plat de choix pour les chats!