Le Vertige de la maturité
Aujourd'hui, pas de vidéo, pas de rap
Je fais grève j'me sens lucide et faible
Pleurer me ferait du bien mais
Mes yeux sont secs
Je crée pour oublier que je
N'suis qu'un simple mortel
Que l'être humain est profondément cruel et
Le monde un sacré bordel
Quand j'me sens menacé
J'me réfugie dans une bulle en acier
Me nourris d'images, de rythmes et de mots
L'art et la drogue sont mes alliés
Mon univers est féerique
J'admire des courses de trottinettes
Sur le périphérique
Joue à cache-cache avec l'homme invisible
Dessine des marelles spiraliques au
Centre de l'ensemble vide
J'ai souvent l'impression d'être
Hermétique ou égoïste en fait
J'ensevelis mes émotions quand la
Vie est trop triste
Elles resurgissent toujours plus tard
Dans mon imaginaire
D'ailleurs hier soir, j'ai fait un rêve:
Un enfant grimpait à une échelle et au
Fur et à mesure qu'il grimpait
Il grandissait et se rendait compte qu'on
Avait scié les barreaux
Sur lesquels il venait de poser ses pieds
Il ne pouvait plus redescendre
Alors, il continuait de grimper, lentement
À un moment, en regardant en bas
Il apercevait les vestiges de son passé
Et ressentait pour la première fois
Le vertige de la maturité
Il finissait par atteindre
Un grenier haut-perché
Y pénétrait à petit's pas
Réapprenait à marcher
Puis allumait un vieux poste de radio d'où
Émergeait le son de ses souvenirs
Et pour ne pas entendre la
Mort gratter à la porte
Il mettait le volume à fond
Esquissait un sourire
Putain, ça fait mal de grandir
De voir s'écrouler son empire
Hors de ma bulle, mon ventre me brûle
Faut croire qu'j'arrive quand
Même à ressentir
Je dédie ces paroles à mon père
Que je découvre à peine
C'est lui qui fait pleurer cette guitare
On a répété ça cet après-m'