L’Orpheline du Tyrol
Seule, une pauvre enfant sans parents
Implore le passant en tremblant
"Ah voyez mes douleurs et mes pleurs!
Ma mère dort ailleurs sous les fleurs."
L'humble enfant orpheline a bien faim
Et pour un peu de pain tend le main
"Je chanterai mon vieux refrain:
Ah! loin de mon doux Tyrol
Mon coeur brisé prendra son vol
L'écho muet des bois
N'entendra plus ma triste voix:
Ah! Dieu, j'еspère en toi
Prends pitié, prеnd pitié de moi!
Ma mère, ton adieu en ce lieu
M'inspire mon seul voeu au bon Dieu
À quinze ans tant souffrir c'est mourir
Ne peux-tu revenir me bénir?
Pourquoi le froid trépas et le glas
T'ont-ils saisie, hélas, dans mes bras?
Ton coeur glacé ne m'entend pas:
Ah! la douleur et la faim
À mes tourments vont mettre fin;
Ma mère, je te vois
J'entends de loin ta douce voix:
Ah! Dieu, j'espère en toi
Prends pitié, prends pitié de moi!