Un mot
Je ne prends que deux secondes
Pour écrire le mot temps
À la troisième, j’attends
Que l’éternité réponde
Mais l’éternité se tait
Mon coeur qui bat la mesure
Me réveille et me rassure
Je serai ce que j’étais
Mais vivre et choisir mes chaînes
Restent mon chasse-chagrin
Mon bâton de pèlerin
Jusqu’à ma maison prochaine
Elle attend sous les roseaux
Que tout un monde se taise
Et que je dorme à mon aise
En possession de mes os
Entre-temps je m’habitue
À dormir de ce sommeil
Sans un rêve et sans réveil
Et sur un train de tortue
Je fais chaque jour un pas
Qui m’approche de mon âme
Elle a le pas d’une dame
Qui ne se retourne pas