Tinamer
J’aime à me retrouver parfois
Dans un vieux grenier à moi
L’escalier monte dans ma tête
En deuil ou en fête
Je disparais sous mon toit
J’aime à peine fermer les yeux
Retrouver mes anciens jeux
De la balle et du chien qui lève
Les ombres du rêve
Qui faisait les jours heureux
Même un jouet perdu au fond des nuits
Devient une étoile et toujours luit
Pour l’enfant qui reste aux jours d’ennui
Beau pays qui m’a fui
L’arbre qui faisait désir et peur
Grandit toujours dans mon coeur
Un beau jour dans ton Italie
Dans une autre vie
Je serai cet arbre en fleur
Seule du mauvais côté de l’univers
Je suis une enfant perdue en mer
Et souvent j’entends sonner dans l’air
Tinamer, Tinamer
Seule… je marche au bord de l’étang
La lune est tombée dedans
Mais le bon côté du monde
Veut qu’on lui réponde
Je prends l’escalier du temps
J’aime à le retrouver parfois
Comme on cherche au fond du bois
Les flèches perdues… la balle
Je ferme la malle
Et je redescends chez moi
Et je redescends… parfois
13 avril 1987