Taxiphone

Gael Faye, Guillaume Poncelet

Letra Tradução

Ma vie c'est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais

Ma vie c'est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones

Je sortais des rimes pleins de "ken ta race" dans mes coups d'essai
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
Donc révolté, j'ai dû travailler pour fermer des clapets
J'étais la risée de tout le collège, qui, déraciné
Qui d'africain dans la cour de récré, mineur isolé
Ça jouait les durs, ça parlait de racket et de crans d'arrêt
Je venais de là où soufflaient les obus et roulaient les blindés
Okay, okay, la France c'est la paix, la sécurité
Mais c'est aussi la morsure du froid et la solitude
L'eldorado n'était pas si beau, nan, Papa nous mentait
Si je reste ici, c'est pas pour rapper mais piller les études
Les années passent et les feuilles tombent à tous les automnes
Et moi je m'étonne d'être encore ici, voyelles et consonnes
Ma vie s'écrit sur des bouts de papier, je chantonne et fredonne
Un blues qui ne me quitte plus depuis les bancs d'école, eh ouais

Ma vie c'est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais

Ma vie c'est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones

Et puis je prends racine dans le bitume, faut chercher la thune
Acheter des pulls, ouais le froid nous tue, jamais je ne m'habitue
Et toutes les nuits je fais des cauchemars de mes antécédents
Je pisse au lit, je rêve qu'Edouard Norton va me casser les dents
J'écris pour petite soeur, toujours amère, ma vie est insipide
Tout m'écoeure et sans le stylo, ma mère, je vous le jure, je me suicide
À l'école je me dissipe, à l'époque, je veux me casser d'ici
Tu veux devenir mon pote, impossible, ce soir j'ai piscine
Je perds la raison, à la maison, plein de cadavres dans le placard
Nos passés de génocide, d'exil, tout ça n'est que blackout
Je cherche le vacarme de la rue, le silence des livres
J'habite une cabane sur la lune quand le monde se délite
J'ai vu les fins de monde, les carnages, les lynchages à l'essence
Et j'observe les jeunes de mon âge, j'envie leur innocence
Ne savent pas que tout est possible, que tout peut s'effondrer
D'un jour un l'autre, comme dans un roman de Chinua Achebe, ouais

Ma vie c'est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais

Ma vie c'est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones

J'appelle mon père au bled, je rêve de rentrer
Mais c'est cher le kerozen, t'façon c'est dead
Au Nord, l'armée se bat contre les rebelles, c'est le bordel
Gosse sans repère, pas bien dans ses Corteiz
Entre parenthèses, vivre l'exil c'est être en quarantaine
Faut avancer, me répète ma mère, mentalité guerrière
Je suis cadenacé par mon passé, j'avance en marche arrière
Arraché de mes racines comme brûlé à l'acide
Y a pas de psy, seule la musique sera ma catharsis
Maintenant j'écris comme je respire, mais je respire empêché
Tout m'inspire, j'aspire la vie, j'apprends à l'encaisser
Paname, un champ de canne à l'été, je reste assis sur le canapé
Je repense à ces années passées, mes premiers textes rappés
Quand je sortais plein de "ken ta race" dans mes coups d'essai
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
Donc révolté, je me suis mis à rapper pour fermer des clapets

Ma vie c'est des trains de banlieue
A minha vida são trens de subúrbio
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Pavilhões cinzentos, muros grafitados, céus chuvosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me chamam de Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
O pouco que eu ganho, eu gasto em telefones públicos, sim
Ma vie c'est des trains de banlieue
A minha vida são trens de subúrbio
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Pavilhões cinzentos, muros grafitados, céus chuvosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me chamam de Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
O pouco que eu ganho, eu gasto em telefones públicos
Je sortais des rimes pleins de "ken ta race" dans mes coups d'essai
Eu soltava rimas cheias de "vai se ferrar" nas minhas primeiras tentativas
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Eu estava vestido com baggy Carhartt, sapatos sem cadarços
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
Eu vinha da África, me diziam "você sabe, você é subdesenvolvido"
Donc révolté, j'ai dû travailler pour fermer des clapets
Então revoltado, tive que trabalhar para calar a boca deles
J'étais la risée de tout le collège, qui, déraciné
Eu era a piada de toda a escola, que, desarraigado
Qui d'africain dans la cour de récré, mineur isolé
Quem é africano no recreio, menor isolado
Ça jouait les durs, ça parlait de racket et de crans d'arrêt
Eles agiam durões, falavam de extorsão e de facas
Je venais de là où soufflaient les obus et roulaient les blindés
Eu vinha de onde os obuses sopravam e os tanques rolavam
Okay, okay, la France c'est la paix, la sécurité
Ok, ok, a França é a paz, a segurança
Mais c'est aussi la morsure du froid et la solitude
Mas também é a mordida do frio e a solidão
L'eldorado n'était pas si beau, nan, Papa nous mentait
O eldorado não era tão bonito, não, papai nos mentiu
Si je reste ici, c'est pas pour rapper mais piller les études
Se eu ficar aqui, não é para rimar, mas para saquear os estudos
Les années passent et les feuilles tombent à tous les automnes
Os anos passam e as folhas caem todos os outonos
Et moi je m'étonne d'être encore ici, voyelles et consonnes
E eu me surpreendo por ainda estar aqui, vogais e consoantes
Ma vie s'écrit sur des bouts de papier, je chantonne et fredonne
Minha vida é escrita em pedaços de papel, eu canto e murmuro
Un blues qui ne me quitte plus depuis les bancs d'école, eh ouais
Um blues que não me deixa desde os bancos da escola, sim
Ma vie c'est des trains de banlieue
A minha vida são trens de subúrbio
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Pavilhões cinzentos, muros grafitados, céus chuvosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me chamam de Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
O pouco que eu ganho, eu gasto em telefones públicos, sim
Ma vie c'est des trains de banlieue
A minha vida são trens de subúrbio
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Pavilhões cinzentos, muros grafitados, céus chuvosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me chamam de Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
O pouco que eu ganho, eu gasto em telefones públicos
Et puis je prends racine dans le bitume, faut chercher la thune
E então eu crio raízes no asfalto, preciso procurar dinheiro
Acheter des pulls, ouais le froid nous tue, jamais je ne m'habitue
Comprar suéteres, sim, o frio nos mata, nunca me acostumo
Et toutes les nuits je fais des cauchemars de mes antécédents
E todas as noites eu tenho pesadelos com meu passado
Je pisse au lit, je rêve qu'Edouard Norton va me casser les dents
Eu faço xixi na cama, sonho que Edward Norton vai quebrar meus dentes
J'écris pour petite soeur, toujours amère, ma vie est insipide
Eu escrevo para minha irmãzinha, sempre amarga, minha vida é insípida
Tout m'écoeure et sans le stylo, ma mère, je vous le jure, je me suicide
Tudo me enoja e sem a caneta, minha mãe, eu juro, eu me suicido
À l'école je me dissipe, à l'époque, je veux me casser d'ici
Na escola eu me distraio, naquela época, eu queria sair daqui
Tu veux devenir mon pote, impossible, ce soir j'ai piscine
Você quer se tornar meu amigo, impossível, esta noite eu tenho natação
Je perds la raison, à la maison, plein de cadavres dans le placard
Eu perco a razão, em casa, cheia de cadáveres no armário
Nos passés de génocide, d'exil, tout ça n'est que blackout
Nossos passados de genocídio, exílio, tudo isso é apenas apagão
Je cherche le vacarme de la rue, le silence des livres
Eu procuro o barulho da rua, o silêncio dos livros
J'habite une cabane sur la lune quand le monde se délite
Eu moro em uma cabana na lua quando o mundo se desintegra
J'ai vu les fins de monde, les carnages, les lynchages à l'essence
Eu vi os fins do mundo, os massacres, os linchamentos com gasolina
Et j'observe les jeunes de mon âge, j'envie leur innocence
E observo os jovens da minha idade, invejo a inocência deles
Ne savent pas que tout est possible, que tout peut s'effondrer
Não sabem que tudo é possível, que tudo pode desmoronar
D'un jour un l'autre, comme dans un roman de Chinua Achebe, ouais
De um dia para o outro, como em um romance de Chinua Achebe, sim
Ma vie c'est des trains de banlieue
A minha vida são trens de subúrbio
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Pavilhões cinzentos, muros grafitados, céus chuvosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me chamam de Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
O pouco que eu ganho, eu gasto em telefones públicos, sim
Ma vie c'est des trains de banlieue
A minha vida são trens de subúrbio
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Pavilhões cinzentos, muros grafitados, céus chuvosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me chamam de Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
O pouco que eu ganho, eu gasto em telefones públicos
J'appelle mon père au bled, je rêve de rentrer
Eu ligo para meu pai no país, sonho em voltar
Mais c'est cher le kerozen, t'façon c'est dead
Mas o querosene é caro, de qualquer forma, está morto
Au Nord, l'armée se bat contre les rebelles, c'est le bordel
No norte, o exército está lutando contra os rebeldes, é uma bagunça
Gosse sans repère, pas bien dans ses Corteiz
Garoto sem referências, não se sente bem em seus Corteiz
Entre parenthèses, vivre l'exil c'est être en quarantaine
Entre parênteses, viver no exílio é estar em quarentena
Faut avancer, me répète ma mère, mentalité guerrière
Preciso avançar, minha mãe repete, mentalidade guerreira
Je suis cadenacé par mon passé, j'avance en marche arrière
Estou acorrentado pelo meu passado, ando para trás
Arraché de mes racines comme brûlé à l'acide
Arrancado de minhas raízes como queimado com ácido
Y a pas de psy, seule la musique sera ma catharsis
Não há psicólogo, apenas a música será minha catarse
Maintenant j'écris comme je respire, mais je respire empêché
Agora eu escrevo como respiro, mas respiro com dificuldade
Tout m'inspire, j'aspire la vie, j'apprends à l'encaisser
Tudo me inspira, eu aspiro a vida, aprendo a aguentar
Paname, un champ de canne à l'été, je reste assis sur le canapé
Paris, um campo de cana no verão, fico sentado no sofá
Je repense à ces années passées, mes premiers textes rappés
Eu penso naqueles anos passados, meus primeiros textos de rap
Quand je sortais plein de "ken ta race" dans mes coups d'essai
Quando eu soltava cheio de "vai se ferrar" nas minhas primeiras tentativas
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Eu estava vestido com baggy Carhartt, sapatos sem cadarços
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
Eu vinha da África, me diziam "você sabe, você é subdesenvolvido"
Donc révolté, je me suis mis à rapper pour fermer des clapets
Então revoltado, comecei a rimar para calar a boca deles
Ma vie c'est des trains de banlieue
My life is suburban trains
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Grey houses, tagged walls, rainy skies
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So much saudade, they call me Lisbon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
The little I earn, I spend it on payphones, yeah
Ma vie c'est des trains de banlieue
My life is suburban trains
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Grey houses, tagged walls, rainy skies
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So much saudade, they call me Lisbon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
The little I earn, I spend it on payphones
Je sortais des rimes pleins de "ken ta race" dans mes coups d'essai
I used to spit rhymes full of "fuck your race" in my first attempts
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
I was dressed in baggy Carhartt, shoes without laces
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
I came from Africa, they told me "you know, you're underdeveloped"
Donc révolté, j'ai dû travailler pour fermer des clapets
So revolted, I had to work to shut mouths
J'étais la risée de tout le collège, qui, déraciné
I was the laughing stock of the whole school, who, uprooted
Qui d'africain dans la cour de récré, mineur isolé
Who from African in the playground, unaccompanied minor
Ça jouait les durs, ça parlait de racket et de crans d'arrêt
They played tough, they talked about racket and switchblades
Je venais de là où soufflaient les obus et roulaient les blindés
I came from where shells blew and tanks rolled
Okay, okay, la France c'est la paix, la sécurité
Okay, okay, France is peace, security
Mais c'est aussi la morsure du froid et la solitude
But it's also the bite of the cold and loneliness
L'eldorado n'était pas si beau, nan, Papa nous mentait
The eldorado was not so beautiful, no, Dad lied to us
Si je reste ici, c'est pas pour rapper mais piller les études
If I stay here, it's not to rap but to plunder studies
Les années passent et les feuilles tombent à tous les automnes
The years pass and the leaves fall every autumn
Et moi je m'étonne d'être encore ici, voyelles et consonnes
And I'm surprised to still be here, vowels and consonants
Ma vie s'écrit sur des bouts de papier, je chantonne et fredonne
My life is written on scraps of paper, I hum and sing
Un blues qui ne me quitte plus depuis les bancs d'école, eh ouais
A blues that has not left me since school, yeah
Ma vie c'est des trains de banlieue
My life is suburban trains
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Grey houses, tagged walls, rainy skies
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So much saudade, they call me Lisbon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
The little I earn, I spend it on payphones, yeah
Ma vie c'est des trains de banlieue
My life is suburban trains
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Grey houses, tagged walls, rainy skies
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So much saudade, they call me Lisbon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
The little I earn, I spend it on payphones
Et puis je prends racine dans le bitume, faut chercher la thune
And then I take root in the asphalt, have to look for money
Acheter des pulls, ouais le froid nous tue, jamais je ne m'habitue
Buy sweaters, yeah the cold kills us, I never get used to it
Et toutes les nuits je fais des cauchemars de mes antécédents
And every night I have nightmares about my past
Je pisse au lit, je rêve qu'Edouard Norton va me casser les dents
I wet the bed, I dream that Edward Norton is going to break my teeth
J'écris pour petite soeur, toujours amère, ma vie est insipide
I write for little sister, always bitter, my life is tasteless
Tout m'écoeure et sans le stylo, ma mère, je vous le jure, je me suicide
Everything disgusts me and without the pen, my mother, I swear, I commit suicide
À l'école je me dissipe, à l'époque, je veux me casser d'ici
At school I get distracted, at the time, I want to get out of here
Tu veux devenir mon pote, impossible, ce soir j'ai piscine
You want to become my friend, impossible, tonight I have swimming
Je perds la raison, à la maison, plein de cadavres dans le placard
I lose my mind, at home, full of corpses in the closet
Nos passés de génocide, d'exil, tout ça n'est que blackout
Our past of genocide, exile, all that is blackout
Je cherche le vacarme de la rue, le silence des livres
I look for the noise of the street, the silence of books
J'habite une cabane sur la lune quand le monde se délite
I live in a hut on the moon when the world falls apart
J'ai vu les fins de monde, les carnages, les lynchages à l'essence
I've seen the ends of the world, the carnage, the lynchings with gasoline
Et j'observe les jeunes de mon âge, j'envie leur innocence
And I observe the young people of my age, I envy their innocence
Ne savent pas que tout est possible, que tout peut s'effondrer
Don't know that everything is possible, that everything can collapse
D'un jour un l'autre, comme dans un roman de Chinua Achebe, ouais
From one day to the next, like in a novel by Chinua Achebe, yeah
Ma vie c'est des trains de banlieue
My life is suburban trains
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Grey houses, tagged walls, rainy skies
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So much saudade, they call me Lisbon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
The little I earn, I spend it on payphones, yeah
Ma vie c'est des trains de banlieue
My life is suburban trains
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Grey houses, tagged walls, rainy skies
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So much saudade, they call me Lisbon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
The little I earn, I spend it on payphones
J'appelle mon père au bled, je rêve de rentrer
I call my father in the country, I dream of going back
Mais c'est cher le kerozen, t'façon c'est dead
But kerosene is expensive, anyway it's dead
Au Nord, l'armée se bat contre les rebelles, c'est le bordel
In the North, the army is fighting against the rebels, it's a mess
Gosse sans repère, pas bien dans ses Corteiz
Kid without a compass, not comfortable in his Corteiz
Entre parenthèses, vivre l'exil c'est être en quarantaine
In parentheses, living in exile is like being in quarantine
Faut avancer, me répète ma mère, mentalité guerrière
You have to move forward, my mother repeats, warrior mentality
Je suis cadenacé par mon passé, j'avance en marche arrière
I'm locked by my past, I move backwards
Arraché de mes racines comme brûlé à l'acide
Torn from my roots as if burned with acid
Y a pas de psy, seule la musique sera ma catharsis
There's no shrink, only music will be my catharsis
Maintenant j'écris comme je respire, mais je respire empêché
Now I write as I breathe, but I breathe hindered
Tout m'inspire, j'aspire la vie, j'apprends à l'encaisser
Everything inspires me, I aspire life, I learn to take it
Paname, un champ de canne à l'été, je reste assis sur le canapé
Paris, a cane field in the summer, I sit on the couch
Je repense à ces années passées, mes premiers textes rappés
I think back to those past years, my first rapped texts
Quand je sortais plein de "ken ta race" dans mes coups d'essai
When I used to spit out "fuck your race" in my first attempts
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
I was dressed in baggy Carhartt, shoes without laces
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
I came from Africa, they told me "you know, you're underdeveloped"
Donc révolté, je me suis mis à rapper pour fermer des clapets
So revolted, I started rapping to shut mouths
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mi vida son trenes de cercanías
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Casas grises, muros grafitados, cielos lluviosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me llaman Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
Lo poco que gano, lo gasto en los teléfonos públicos, sí
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mi vida son trenes de cercanías
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Casas grises, muros grafitados, cielos lluviosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me llaman Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
Lo poco que gano, lo gasto en los teléfonos públicos
Je sortais des rimes pleins de "ken ta race" dans mes coups d'essai
Sacaba rimas llenas de "ken ta race" en mis primeros intentos
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Vestía con pantalones anchos Carhartt, zapatos sin cordones
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
Venía de África, me decían "sabes, estás subdesarrollado"
Donc révolté, j'ai dû travailler pour fermer des clapets
Así que rebelde, tuve que trabajar para cerrar bocas
J'étais la risée de tout le collège, qui, déraciné
Era el hazmerreír de todo el colegio, desarraigado
Qui d'africain dans la cour de récré, mineur isolé
Quién de africano en el patio de recreo, menor aislado
Ça jouait les durs, ça parlait de racket et de crans d'arrêt
Jugaban a ser duros, hablaban de extorsión y navajas
Je venais de là où soufflaient les obus et roulaient les blindés
Venía de donde soplaban los obuses y rodaban los blindados
Okay, okay, la France c'est la paix, la sécurité
Okay, okay, Francia es la paz, la seguridad
Mais c'est aussi la morsure du froid et la solitude
Pero también es el mordisco del frío y la soledad
L'eldorado n'était pas si beau, nan, Papa nous mentait
El eldorado no era tan hermoso, no, Papá nos mentía
Si je reste ici, c'est pas pour rapper mais piller les études
Si me quedo aquí, no es para rapear sino para saquear los estudios
Les années passent et les feuilles tombent à tous les automnes
Los años pasan y las hojas caen todos los otoños
Et moi je m'étonne d'être encore ici, voyelles et consonnes
Y yo me sorprendo de estar aún aquí, vocales y consonantes
Ma vie s'écrit sur des bouts de papier, je chantonne et fredonne
Mi vida se escribe en pedazos de papel, tarareo y murmuro
Un blues qui ne me quitte plus depuis les bancs d'école, eh ouais
Un blues que no me deja desde los bancos de la escuela, eh sí
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mi vida son trenes de cercanías
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Casas grises, muros grafitados, cielos lluviosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me llaman Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
Lo poco que gano, lo gasto en los teléfonos públicos, sí
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mi vida son trenes de cercanías
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Casas grises, muros grafitados, cielos lluviosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me llaman Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
Lo poco que gano, lo gasto en los teléfonos públicos
Et puis je prends racine dans le bitume, faut chercher la thune
Y luego echo raíces en el asfalto, hay que buscar el dinero
Acheter des pulls, ouais le froid nous tue, jamais je ne m'habitue
Comprar suéteres, sí, el frío nos mata, nunca me acostumbro
Et toutes les nuits je fais des cauchemars de mes antécédents
Y todas las noches tengo pesadillas con mis antecedentes
Je pisse au lit, je rêve qu'Edouard Norton va me casser les dents
Meo en la cama, sueño que Edward Norton va a romperme los dientes
J'écris pour petite soeur, toujours amère, ma vie est insipide
Escribo para mi hermana pequeña, siempre amarga, mi vida es insípida
Tout m'écoeure et sans le stylo, ma mère, je vous le jure, je me suicide
Todo me repugna y sin el bolígrafo, madre, te lo juro, me suicido
À l'école je me dissipe, à l'époque, je veux me casser d'ici
En la escuela me distraigo, en aquel tiempo, quiero irme de aquí
Tu veux devenir mon pote, impossible, ce soir j'ai piscine
Quieres ser mi amigo, imposible, esta noche tengo natación
Je perds la raison, à la maison, plein de cadavres dans le placard
Pierdo la razón, en casa, lleno de cadáveres en el armario
Nos passés de génocide, d'exil, tout ça n'est que blackout
Nuestros pasados de genocidio, de exilio, todo eso es solo un apagón
Je cherche le vacarme de la rue, le silence des livres
Busco el ruido de la calle, el silencio de los libros
J'habite une cabane sur la lune quand le monde se délite
Vivo en una cabaña en la luna cuando el mundo se desintegra
J'ai vu les fins de monde, les carnages, les lynchages à l'essence
He visto los finales del mundo, las matanzas, los linchamientos con gasolina
Et j'observe les jeunes de mon âge, j'envie leur innocence
Y observo a los jóvenes de mi edad, envidio su inocencia
Ne savent pas que tout est possible, que tout peut s'effondrer
No saben que todo es posible, que todo puede derrumbarse
D'un jour un l'autre, comme dans un roman de Chinua Achebe, ouais
De un día para otro, como en una novela de Chinua Achebe, sí
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mi vida son trenes de cercanías
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Casas grises, muros grafitados, cielos lluviosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me llaman Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
Lo poco que gano, lo gasto en los teléfonos públicos, sí
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mi vida son trenes de cercanías
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Casas grises, muros grafitados, cielos lluviosos
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Tanta saudade, me llaman Lisboa
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
Lo poco que gano, lo gasto en los teléfonos públicos
J'appelle mon père au bled, je rêve de rentrer
Llamo a mi padre en el país, sueño con volver
Mais c'est cher le kerozen, t'façon c'est dead
Pero es caro el queroseno, de todos modos está muerto
Au Nord, l'armée se bat contre les rebelles, c'est le bordel
En el norte, el ejército lucha contra los rebeldes, es un desorden
Gosse sans repère, pas bien dans ses Corteiz
Niño sin referencias, no se siente bien en sus Corteiz
Entre parenthèses, vivre l'exil c'est être en quarantaine
Entre paréntesis, vivir el exilio es estar en cuarentena
Faut avancer, me répète ma mère, mentalité guerrière
Hay que avanzar, me repite mi madre, mentalidad guerrera
Je suis cadenacé par mon passé, j'avance en marche arrière
Estoy encadenado por mi pasado, avanzo en retroceso
Arraché de mes racines comme brûlé à l'acide
Arrancado de mis raíces como quemado con ácido
Y a pas de psy, seule la musique sera ma catharsis
No hay psicólogo, solo la música será mi catarsis
Maintenant j'écris comme je respire, mais je respire empêché
Ahora escribo como respiro, pero respiro con dificultad
Tout m'inspire, j'aspire la vie, j'apprends à l'encaisser
Todo me inspira, aspiro la vida, aprendo a encajarla
Paname, un champ de canne à l'été, je reste assis sur le canapé
París, un campo de caña en verano, me quedo sentado en el sofá
Je repense à ces années passées, mes premiers textes rappés
Repaso esos años pasados, mis primeros textos rapeados
Quand je sortais plein de "ken ta race" dans mes coups d'essai
Cuando sacaba rimas llenas de "ken ta race" en mis primeros intentos
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Vestía con pantalones anchos Carhartt, zapatos sin cordones
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
Venía de África, me decían "sabes, estás subdesarrollado"
Donc révolté, je me suis mis à rapper pour fermer des clapets
Así que rebelde, empecé a rapear para cerrar bocas
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mein Leben sind Vorortzüge
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Graue Häuser, besprühte Wände, regnerische Himmel
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So sehr saudade, man nennt mich Lissabon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
Das Wenige, was ich verdiene, gebe ich für Telefonzellen aus, ja
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mein Leben sind Vorortzüge
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Graue Häuser, besprühte Wände, regnerische Himmel
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So sehr saudade, man nennt mich Lissabon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
Das Wenige, was ich verdiene, gebe ich für Telefonzellen aus
Je sortais des rimes pleins de "ken ta race" dans mes coups d'essai
Ich spuckte Reime voller "ken ta race" in meinen ersten Versuchen
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Ich war gekleidet in Baggy Carhartt, Schuhe ohne Schnürsenkel
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
Ich kam aus Afrika, man sagte mir "du weißt, du bist unterentwickelt"
Donc révolté, j'ai dû travailler pour fermer des clapets
Also rebellisch, musste ich arbeiten, um Klappe zu halten
J'étais la risée de tout le collège, qui, déraciné
Ich war der Gespött der ganzen Schule, entwurzelt
Qui d'africain dans la cour de récré, mineur isolé
Wer von Afrikanern auf dem Schulhof, minderjährig isoliert
Ça jouait les durs, ça parlait de racket et de crans d'arrêt
Es spielte die Härte, es sprach von Erpressung und Klappmessern
Je venais de là où soufflaient les obus et roulaient les blindés
Ich kam von dort, wo die Granaten wehten und die Panzer rollten
Okay, okay, la France c'est la paix, la sécurité
Okay, okay, Frankreich ist Frieden, Sicherheit
Mais c'est aussi la morsure du froid et la solitude
Aber es ist auch der Biss der Kälte und die Einsamkeit
L'eldorado n'était pas si beau, nan, Papa nous mentait
Das Eldorado war nicht so schön, nein, Papa hat uns angelogen
Si je reste ici, c'est pas pour rapper mais piller les études
Wenn ich hier bleibe, dann nicht zum Rappen, sondern um das Studium zu plündern
Les années passent et les feuilles tombent à tous les automnes
Die Jahre vergehen und die Blätter fallen jeden Herbst
Et moi je m'étonne d'être encore ici, voyelles et consonnes
Und ich wundere mich, immer noch hier zu sein, Vokale und Konsonanten
Ma vie s'écrit sur des bouts de papier, je chantonne et fredonne
Mein Leben wird auf Stücke Papier geschrieben, ich summe und brumme
Un blues qui ne me quitte plus depuis les bancs d'école, eh ouais
Ein Blues, der mich seit der Schulbank nicht mehr verlässt, ja
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mein Leben sind Vorortzüge
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Graue Häuser, besprühte Wände, regnerische Himmel
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So sehr saudade, man nennt mich Lissabon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
Das Wenige, was ich verdiene, gebe ich für Telefonzellen aus, ja
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mein Leben sind Vorortzüge
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Graue Häuser, besprühte Wände, regnerische Himmel
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So sehr saudade, man nennt mich Lissabon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
Das Wenige, was ich verdiene, gebe ich für Telefonzellen aus
Et puis je prends racine dans le bitume, faut chercher la thune
Und dann schlage ich Wurzeln im Asphalt, muss nach Geld suchen
Acheter des pulls, ouais le froid nous tue, jamais je ne m'habitue
Pullis kaufen, ja die Kälte tötet uns, ich gewöhne mich nie daran
Et toutes les nuits je fais des cauchemars de mes antécédents
Und jede Nacht habe ich Albträume von meiner Vergangenheit
Je pisse au lit, je rêve qu'Edouard Norton va me casser les dents
Ich pisse ins Bett, ich träume, dass Edward Norton mir die Zähne ausschlägt
J'écris pour petite soeur, toujours amère, ma vie est insipide
Ich schreibe für meine kleine Schwester, immer bitter, mein Leben ist fade
Tout m'écoeure et sans le stylo, ma mère, je vous le jure, je me suicide
Alles ekelt mich an und ohne den Stift, Mutter, ich schwöre es euch, ich bringe mich um
À l'école je me dissipe, à l'époque, je veux me casser d'ici
In der Schule bin ich abgelenkt, damals wollte ich hier weg
Tu veux devenir mon pote, impossible, ce soir j'ai piscine
Du willst mein Freund werden, unmöglich, heute Abend habe ich Schwimmen
Je perds la raison, à la maison, plein de cadavres dans le placard
Ich verliere den Verstand, zu Hause, viele Leichen im Schrank
Nos passés de génocide, d'exil, tout ça n'est que blackout
Unsere Vergangenheit von Völkermord, Exil, all das ist nur Blackout
Je cherche le vacarme de la rue, le silence des livres
Ich suche den Lärm der Straße, die Stille der Bücher
J'habite une cabane sur la lune quand le monde se délite
Ich wohne in einer Hütte auf dem Mond, wenn die Welt zerfällt
J'ai vu les fins de monde, les carnages, les lynchages à l'essence
Ich habe das Ende der Welt gesehen, die Massaker, die Verbrennungen mit Benzin
Et j'observe les jeunes de mon âge, j'envie leur innocence
Und ich beobachte die Jugendlichen in meinem Alter, ich beneide ihre Unschuld
Ne savent pas que tout est possible, que tout peut s'effondrer
Wissen nicht, dass alles möglich ist, dass alles zusammenbrechen kann
D'un jour un l'autre, comme dans un roman de Chinua Achebe, ouais
Von einem Tag auf den anderen, wie in einem Roman von Chinua Achebe, ja
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mein Leben sind Vorortzüge
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Graue Häuser, besprühte Wände, regnerische Himmel
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So sehr saudade, man nennt mich Lissabon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
Das Wenige, was ich verdiene, gebe ich für Telefonzellen aus, ja
Ma vie c'est des trains de banlieue
Mein Leben sind Vorortzüge
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Graue Häuser, besprühte Wände, regnerische Himmel
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
So sehr saudade, man nennt mich Lissabon
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
Das Wenige, was ich verdiene, gebe ich für Telefonzellen aus
J'appelle mon père au bled, je rêve de rentrer
Ich rufe meinen Vater im Heimatland an, ich träume davon, zurückzukehren
Mais c'est cher le kerozen, t'façon c'est dead
Aber Kerosin ist teuer, sowieso ist es vorbei
Au Nord, l'armée se bat contre les rebelles, c'est le bordel
Im Norden kämpft die Armee gegen die Rebellen, es ist Chaos
Gosse sans repère, pas bien dans ses Corteiz
Kind ohne Orientierung, fühlt sich nicht wohl in seinen Corteiz
Entre parenthèses, vivre l'exil c'est être en quarantaine
In Klammern, im Exil zu leben bedeutet, in Quarantäne zu sein
Faut avancer, me répète ma mère, mentalité guerrière
Du musst weitermachen, wiederholt meine Mutter, Kriegermentalität
Je suis cadenacé par mon passé, j'avance en marche arrière
Ich bin von meiner Vergangenheit gefesselt, ich gehe rückwärts
Arraché de mes racines comme brûlé à l'acide
Von meinen Wurzeln gerissen, als wäre ich mit Säure verbrannt
Y a pas de psy, seule la musique sera ma catharsis
Es gibt keinen Psychiater, nur die Musik wird meine Katharsis sein
Maintenant j'écris comme je respire, mais je respire empêché
Jetzt schreibe ich, wie ich atme, aber ich atme behindert
Tout m'inspire, j'aspire la vie, j'apprends à l'encaisser
Alles inspiriert mich, ich sauge das Leben auf, ich lerne, es zu ertragen
Paname, un champ de canne à l'été, je reste assis sur le canapé
Paris, ein Zuckerrohrfeld im Sommer, ich sitze auf dem Sofa
Je repense à ces années passées, mes premiers textes rappés
Ich denke an die vergangenen Jahre, meine ersten gerappten Texte
Quand je sortais plein de "ken ta race" dans mes coups d'essai
Als ich "ken ta race" in meinen ersten Versuchen ausspuckte
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Ich war in Baggy Carhartt gekleidet, Schuhe ohne Schnürsenkel
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
Ich kam aus Afrika, man sagte mir "du weißt, du bist unterentwickelt"
Donc révolté, je me suis mis à rapper pour fermer des clapets
Also rebellisch, fing ich an zu rappen, um Klappe zu halten.
Ma vie c'est des trains de banlieue
La mia vita sono treni di periferia
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Villette grigie, muri graffitati, cieli piovosi
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Così saudade, mi chiamano Lisbona
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
Quello che guadagno, lo spendo nei telefoni pubblici, sì
Ma vie c'est des trains de banlieue
La mia vita sono treni di periferia
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Villette grigie, muri graffitati, cieli piovosi
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Così saudade, mi chiamano Lisbona
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
Quello che guadagno, lo spendo nei telefoni pubblici
Je sortais des rimes pleins de "ken ta race" dans mes coups d'essai
Sfornavo rime piene di "vaffanculo" nei miei primi tentativi
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Ero vestito con baggy Carhartt, scarpe senza lacci
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
Venivo dall'Africa, mi dicevano "sai, sei sottosviluppato"
Donc révolté, j'ai dû travailler pour fermer des clapets
Quindi ribellato, ho dovuto lavorare per chiudere le bocche
J'étais la risée de tout le collège, qui, déraciné
Ero lo zimbello di tutta la scuola, sradicato
Qui d'africain dans la cour de récré, mineur isolé
Chi di africano nel cortile della ricreazione, minore isolato
Ça jouait les durs, ça parlait de racket et de crans d'arrêt
Si facevano i duri, si parlava di estorsioni e coltelli a serramanico
Je venais de là où soufflaient les obus et roulaient les blindés
Venivo da dove volavano gli obici e rotolavano i blindati
Okay, okay, la France c'est la paix, la sécurité
Okay, okay, la Francia è pace, sicurezza
Mais c'est aussi la morsure du froid et la solitude
Ma è anche il morso del freddo e la solitudine
L'eldorado n'était pas si beau, nan, Papa nous mentait
L'eldorado non era così bello, no, papà ci mentiva
Si je reste ici, c'est pas pour rapper mais piller les études
Se resto qui, non è per fare rap ma per saccheggiare gli studi
Les années passent et les feuilles tombent à tous les automnes
Gli anni passano e le foglie cadono ogni autunno
Et moi je m'étonne d'être encore ici, voyelles et consonnes
E io mi stupisco di essere ancora qui, vocali e consonanti
Ma vie s'écrit sur des bouts de papier, je chantonne et fredonne
La mia vita si scrive su pezzi di carta, canticchio e fischietto
Un blues qui ne me quitte plus depuis les bancs d'école, eh ouais
Un blues che non mi lascia più dai banchi di scuola, eh sì
Ma vie c'est des trains de banlieue
La mia vita sono treni di periferia
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Villette grigie, muri graffitati, cieli piovosi
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Così saudade, mi chiamano Lisbona
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
Quello che guadagno, lo spendo nei telefoni pubblici, sì
Ma vie c'est des trains de banlieue
La mia vita sono treni di periferia
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Villette grigie, muri graffitati, cieli piovosi
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Così saudade, mi chiamano Lisbona
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
Quello che guadagno, lo spendo nei telefoni pubblici
Et puis je prends racine dans le bitume, faut chercher la thune
E poi metto radici nell'asfalto, devo cercare il denaro
Acheter des pulls, ouais le froid nous tue, jamais je ne m'habitue
Comprare maglioni, sì il freddo ci uccide, non mi abituo mai
Et toutes les nuits je fais des cauchemars de mes antécédents
E tutte le notti faccio incubi dei miei antecedenti
Je pisse au lit, je rêve qu'Edouard Norton va me casser les dents
Urino a letto, sogno che Edward Norton mi rompa i denti
J'écris pour petite soeur, toujours amère, ma vie est insipide
Scrivo per la mia sorellina, sempre amara, la mia vita è insipida
Tout m'écoeure et sans le stylo, ma mère, je vous le jure, je me suicide
Tutto mi disgusta e senza la penna, mamma, te lo giuro, mi suicido
À l'école je me dissipe, à l'époque, je veux me casser d'ici
A scuola mi distraggo, all'epoca, voglio andarmene da qui
Tu veux devenir mon pote, impossible, ce soir j'ai piscine
Vuoi diventare il mio amico, impossibile, stasera ho nuoto
Je perds la raison, à la maison, plein de cadavres dans le placard
Perdo la ragione, a casa, pieno di cadaveri nell'armadio
Nos passés de génocide, d'exil, tout ça n'est que blackout
I nostri passati di genocidio, di esilio, tutto è solo blackout
Je cherche le vacarme de la rue, le silence des livres
Cerco il rumore della strada, il silenzio dei libri
J'habite une cabane sur la lune quand le monde se délite
Abito una capanna sulla luna quando il mondo si disintegra
J'ai vu les fins de monde, les carnages, les lynchages à l'essence
Ho visto le fine del mondo, i massacri, i linciaggi con la benzina
Et j'observe les jeunes de mon âge, j'envie leur innocence
E osservo i giovani della mia età, invidio la loro innocenza
Ne savent pas que tout est possible, que tout peut s'effondrer
Non sanno che tutto è possibile, che tutto può crollare
D'un jour un l'autre, comme dans un roman de Chinua Achebe, ouais
Da un giorno all'altro, come in un romanzo di Chinua Achebe, sì
Ma vie c'est des trains de banlieue
La mia vita sono treni di periferia
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Villette grigie, muri graffitati, cieli piovosi
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Così saudade, mi chiamano Lisbona
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais
Quello che guadagno, lo spendo nei telefoni pubblici, sì
Ma vie c'est des trains de banlieue
La mia vita sono treni di periferia
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Villette grigie, muri graffitati, cieli piovosi
Tellement saudade, on m'appelle Lisbonne
Così saudade, mi chiamano Lisbona
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones
Quello che guadagno, lo spendo nei telefoni pubblici
J'appelle mon père au bled, je rêve de rentrer
Chiamo mio padre in patria, sogno di tornare
Mais c'est cher le kerozen, t'façon c'est dead
Ma il cherosene è caro, comunque è finita
Au Nord, l'armée se bat contre les rebelles, c'est le bordel
A nord, l'esercito combatte contro i ribelli, è un casino
Gosse sans repère, pas bien dans ses Corteiz
Ragazzo senza punti di riferimento, non a suo agio nelle sue Corteiz
Entre parenthèses, vivre l'exil c'est être en quarantaine
Tra parentesi, vivere l'esilio è come essere in quarantena
Faut avancer, me répète ma mère, mentalité guerrière
Devo andare avanti, mi ripete mia madre, mentalità da guerriera
Je suis cadenacé par mon passé, j'avance en marche arrière
Sono incatenato al mio passato, avanzo all'indietro
Arraché de mes racines comme brûlé à l'acide
Strappato dalle mie radici come bruciato dall'acido
Y a pas de psy, seule la musique sera ma catharsis
Non c'è psicologo, solo la musica sarà la mia catarsi
Maintenant j'écris comme je respire, mais je respire empêché
Ora scrivo come respiro, ma respiro con difficoltà
Tout m'inspire, j'aspire la vie, j'apprends à l'encaisser
Tutto mi ispira, aspiro la vita, imparo a incassare
Paname, un champ de canne à l'été, je reste assis sur le canapé
Parigi, un campo di canna in estate, rimango seduto sul divano
Je repense à ces années passées, mes premiers textes rappés
Ripenso a quegli anni passati, i miei primi testi rappati
Quand je sortais plein de "ken ta race" dans mes coups d'essai
Quando sfornavo rime piene di "vaffanculo" nei miei primi tentativi
J'étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Ero vestito con baggy Carhartt, scarpe senza lacci
Je venais d'Afrique, on me disait "tu sais, t'es sous-développé"
Venivo dall'Africa, mi dicevano "sai, sei sottosviluppato"
Donc révolté, je me suis mis à rapper pour fermer des clapets
Quindi ribellato, ho iniziato a fare rap per chiudere le bocche

Curiosidades sobre a música Taxiphone de Gaël Faye

Quando a música “Taxiphone” foi lançada por Gaël Faye?
A música Taxiphone foi lançada em 2022, no álbum “Mauve Jacaranda”.
De quem é a composição da música “Taxiphone” de Gaël Faye?
A música “Taxiphone” de Gaël Faye foi composta por Gael Faye, Guillaume Poncelet.

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