Le blues du 30naire

Avec le temps, tout se complique, vu qu'on côtoie les conflits qu'on se confie plus
Quand on fuit face à notre image, on construit le mur
Croyant qu'il nous protège de nos craintes, on oublie le but
On se voile la face, on a peur donc on se cache dans un trou sous un tas de faux semblants
On ne trouve plus sa place, on s'écoute plus
On se clash comme un match de boxe mais sans gant
Des fois même entre potes c'est sanglant. On appelle ça l'incompréhension
J'en cherche le sens, à l'évidence ce ne sont que des querelle d'enfants
Des paroles dans le vent qui s'envolent dans le temps chaque fois on n'y pense
Pourtant c'est tentant de tout foutre à sang la rage nous y pousse
Il n'y a pas d'ambulance pour ce genre d'accident, non il n'y a pas de piquouse
La colère a ses raisons que la raison écoute
Au bout du compte les saisons s'écoulent, tout devient fade
On le sait tous quand la haine s'étouffe le doute s'installe
On est tout petit, pas plus gros qu'un grain de sable
Seul le pardon peut nous sauver face à cette impasse
C'est le blues du trentenaire
C'est le blues du trentenaire qui ne voit plus les trois quarts de ses partenaires
Qui a fait une croix sur tout ceux qui étaient pas honnête
Et regrette trop de fois son foutu caractère
Je pars au quart de tour c'est mon tempérament
Je l'ouvre et pourtant j'aurais dû réfléchir avant
Ne pas rater l'occasion de saisir ma chance
D'éviter la pollution dans mon atmosphère
Moi j'aime pas trop quand l'air ambiant et tendu
Jusqu'à voir un pote à terre les jambes étendues
Blessé par des mots en l'air qui l'ont descendu,
Car la bouche est une arme qui déclenche des guerres
Quand on les prend de travers, à les avaler du mal
A passer pour un minable facilement manipulable
Il n'y a pas d'amitié durable dans le milieu du rap
Tu l'apprends aux dépens de tes adversaires
En général c'est partout pareil
Si c'est sale devant chez toi passe un bon coup de balai
Frotte les taches quitte à poncer le palier, fais le ménage à la serpillière
C'est sûr qu'hier j'avais des milliers de potes
Toujours fidèle au poste, c'était la putain d'époque
À force de coup dans les côtes j'en ai mis beaucoup de côté
C'est la vie propre du trentenaire
C'est le blues du trentenaire. Je respire mais je manque d'air
Je reste libre mais enfermé dans une vie qui a le goût de l'enfer
Je souffre d'un vide élémentaire, comme une partie de moi que l'on enterre
Quand j'y pense le soir, en ressassant l'histoire
Là je revois ma sœur et mon grand frère
Dans mes songes la famille est entière, en réalité elle est en guerre
Le prix à payer est exagéré un peu comme si on s'aimait à l'envers
Qui a tort, qui est sincère, qui a les armes et qui s'en sert
Qui versera des larmes et regrettera les années
En foulant les pavés du cimetière
J'ai pas pu me taire parce que je suis fier
Qu'un rien m'énerve dans le noir sans lumière
Je peux pas m'y faire, j'ai beaucoup trop de vice
Je suis pas un super frère ni un super fils
Je roule sans mis-per, seul je suis du-per
Dans une cage enfermée faut que je me libère
On récupère pas le temps gâché
Sans vous je suis plus personne, ouais je suis qu'une merde
C'est le blues du trentenaire
C'est le blues du mec qui cherche l'espoir en tirant sur un joint d'herbe
C'est le blues du trentenaire
Assis au fond d'un bar qui noie sa peine dans un verre
C'est le blues du trentenaire
Et les erreurs s'enchaînent, et le temps passe, et son cœur devient de pierre
Le blues du trentenaire
Il n'arrive même plus à dire. Je t'aime à son père et sa mère