Cajuns de l’an 2000

Les verrons-nous un beau jour à l'aube
S'avancer à l'horizon
Les bateaux qui nous emporteront?

Entendrons-nous les cloches des villages
Annoncer qu'il est trop tard
Sonner l'heure du départ?

Ou serons-nous tout simplement déportés du petit écran
Victimes et artisans du prochain Grand Dérangement
Nos campagnes seront-elles nos bayous, notre pays d'exil
Un bon matin, nous réveillerons-nous Cajuns de l'an 2000?

Quand tous nos poètes se seront tus
Que seront partis tous nos aïeux
Et que nous aussi, nous nous ferons vieux
Quand on changera le nom de nos rues
Pour ceux du pays des Angles
Que nos enfants ne parleront plus la langue

Irons-nous manger du gombo le samedi chez les Thibodaux
Danser le Two-step, "Fais dodo", écouter les Zydecos
Chanter diggy liggy li, diggy liggy lo
Jambalaya, souvenez-nous
Y a pas longtemps, pas loin d'ici à Sault-Sainte-Marie

Anne, ma soeur Anne, n'a jamais rien vu venir
Et les bateaux l'ont emportée
Pour une autre Louisiane, une autre swamp à souvenirs
Une autre île sous le vent abandonnée

Irons-nous manger du gombo le samedi chez les Thibodaux
Danser le Two-step, "Fais dodo", écouter les Zaricots
Chanter diggy liggy li, diggy liggy lo
Jambalaya, souvenez-vous

Son of a gun, aurons-nous du fun
Dans les bayous
Son of a gun, aurons-nous du fun
Dans les bayous?

Anne, ma soeur Anne
Entends-tu les Goddamned qui viennent?