Chant de nourrice
Dors, ma fleur, mon fils chéri;
Pendant que je balancerai ton berceau
Je vais te dire le conte de ta vie
Je commence par te prévenir que tu es un Hébreu
Que tu as Israël pour nom
Et que c'est là ton titre de noblesse
Ô mon chéri, quand tu seras avec des gens
Étrangers à ton peuple
Ne sois pas honteux devant leurs insultes
Mais responds-leur bien haut
Oh! je te prie, sois sans peur aucune
Dis leur: "Ne suis-je pas le descendant des saints
Fils du peuple eternal?"
Fils du peuple éternellement persécuté
Malheureux comme point d'autre, glorieux quand même
Car il dure, et cela depuis des siècles
Et cela pour toujours
Ne désespère point, mon fils chéri
Parceque ton peuple est en exil
Crois plutôt que le soleil de la justice
Un jour brillera sur nous
Souviens-toi sans cesse que nous avons un pays
Là-bas, très loin, que c'est vers lui
Que l'âme de tout juif aspire avec ardeur
Sur ses monts, dans ses champs délicieux
Tu deviendras ce que tu voudras:
Vigneron, berger, planteur, jardinier
Tu vivras paisible....
Dors ma fleur, mon fils chéri