La dentellière
Depuis le temps que j'en découds
Oh depuis le temps que j'enfile
Tant d'heures de nuit que je dénoue
Mes petites pelotes de fils
À chaque jour suffit ma peine
J'ai pris perpète pendu au clou
Qu'importe si les siècles se traînent
Je suis immortelle et pas vous
Et du lundi au dimanche
Sous les ampoules blanches
Devant vous je me penche
Oh je me penche
Comme le temps je file je file
Et mes écheveaux caracolent
Sur le bleu du tissu fragile
Où le bout de mes doigts s'envole
Je les entends tous vos murmures
De guerre et de révolution
Le monde qui bout quand se fissure
Les printemps derrière mes cloisons
J'm'en fous ma vie c'est la parade
Le défilé des prétendants
L'ivresse des grandes paparazzades
Loin de vos baignoires rouges sang
Et du matin jusqu'au soir
C'est mon destin dérisoire
Que je tisse en étendard
En étendard
Comme le temps je file je file
Et mes écheveaux caracolent
Sur le bleu du tissu fragile
Où le bout de mes doigts s'envole
Et quand s'en vient enfin la nuit
S'ouvre le grand bal des poussières
Et danse, danse les flocons gris
Sur des bustes solitaires
Des ombres en blouse bleues patinent
Chevauchant des aspirateurs
Moi je rêve d'amours clandestines
Mona Lisa sur mon cœur
On s'retrouverait dans un couloir
Elle rirait enfin aux éclats
On ferait l'amour dans le noir
Loin de vos snaps, de vos insta
Comme le temps je file je file
Et mes écheveaux caracolent
Sur le bleu du tissu fragile
Où le bout de mes doigts s'envole
Comme le temps je file je file
Et mes écheveaux caracolent
Sur le bleu du tissu fragile
Où le bout de mes doigts s'envole
Où le bout de mes doigts s'envole
Où le bout de mes doigts s'envole