Le cosmonaute
Je suis comme un cosmonauteDans une capsule spatialeEn apesanteur, je flotteRien ne peut me faire de malJe suis relié en permanenceAu vaisseau intersidéralQui assure la maintenanceGrâce au cordon ombilicalJ'arrive à la fin du voyageDéjà neuf mois que j'attendsJe suis parti sans bagageJe serai nu en arrivantEt je viens du fond des âgesJe viens du bout de la nuitAu début, j'étais au largeMaintenant c'est trop petit"Tu vas débarquer sur la terre"Ont dit les Sages à mon départ"Fais attention à la lumièreToi qui voyag'ras dans le noirTu vas dans le monde des hommesIls vont bien prendre soin de toiElle va t'aimer, tu verras commeElle te serrera dans ses bras"J'en sais plus long qu'on le penseSur ce qui se passe dehorsSi j'ai grandi dans le silenceDepuis que j'approche du portJ'entends souvent quelqu'un qui chanteJ'entends des rires, j'entends des pleursEt sa voix qui me dit: "PatienteEncore un peu, c'est presque l'heure"Et puis elle pose sur ma têteSa main pour que je n'aie pas peurC'est plutôt elle qui s'inquièteJe le sens au bruit de son cœurJe sens le vaisseau qui trembleNous sommes en phase finaleNous allons manœuvrer ensemblePour le moment tout est normalLe compte à rebours commenceLe processus est engagéCe s'ra bientôt la délivrancePlus le moyen de reculerIl faut stopper les machinesOuvrir le sas de sortieDépressuriser la cabineEt plonger dans la vieAïe, aïe, aïe, cette lumièreGardons bien les yeux fermésMais qu'y a-t-il, je manque d'airAh c'est vrai qu'il faut respirerMa poitrine se déchireC'est la vie qui me fait du malJe crie: "Laissez-moi repartirLà-bas au-delà des étoiles"Je ne suis plus un cosmonauteIl n'y a plus d'apesanteurJe suis tout nu et je grelotteDe faim, de froid et de peurJe suis tout nu et je grelotteDe faim, de froid et de peurOn rit de moi, on me tripoteEt je crie de rage et je pleureJe suis si faible comment fairePour rejoindre celle qui m'a portéEn elle jusqu'à cette terreEt qui m'y a abandonnéAlors elle pose sur ma têteSa main comme elle faisait avant"Il ne faut pas que tu t'inquiètesJe suis là, je suis ta maman"Il ne faut pas que je m'inquièteElle est là, elle est ma mamanAlors elle pose sur ma têteSa main comme elle faisait avantIl ne faut pas que je m'inquiète...