Après la guerre
Les blés sont en fleurs
La lumière se pavane
Dans un ciel spacieux
De larges paysannes tournoient
Dans des colonnes d’air chaud
Le bonheur souffle
Les paupières se posent en douceur
Les sexes rougeoient
Les yeux, en bougeant, font jouir
Les hommes sont revenus de la guerre
Et sur leur tête, le gazon repousse
Sur les places tièdes de l’après midi
De belles dames se grattent la taille
Car leur élastique les gêne
Les boissons rêvent sur des tables vert pâles
Et tu passes, sur un pied, sur l’autre, dans la paille
La farine tremble au dessus des toits
Le poids de l’air empêche les gens de s’envoler
Et ils se frottent contre les maisons en mâchant des sourires
Au loin, la rivière fait la sieste
Il y a tout à parier que c’est encore une fois l’été
Le bonheur souffle
Un beau serpent s’enroule autour d’un rayon
Les maisons craquent comme des lits
Et la grange, où nous sommes déployés
Est un brasier ardent