L'ATTENTE

Il y a l’ambivalence du soleil. Un jour mou, et des mouvements imprévisibles.
Le lourd sommeil des animaux, les oies dans le ciel. Une guêpe massacre un papillon.
Autour de nous, des tornades d’enfant. Quelques discussions sans élan. Un chien alcoolique, son nez en l’air.
A l’ombre, une fille récite dans l’ordre, et pour la première fois, les planètes du système solaire.
On est restés rêveurs dans les marges de la vie, par les rencontres qui n’ont pas eu lieu.
Par tous ceux qu’on estime, qu’on poursuit, et par un sentiment diffus de grand malentendu.
Je verrai des gens à l’aise, et puis des fleurs recroquevillées. Ils ne les remarqueront pas et je respirerai par le nez.
L’astéroïde 2019 OK frôlera la terre et un enfant me fixera. Puis il détournera le regard, sans y penser, et m’oubliera à jamais.
Il y aura des feux en Amazonie, une panique sourde et sans énergie.
Sous le verdict de la lumière, je voudrais te dire un mot qui n’existe pas encore.
Peu importe au fond ce qui arrive, ce qui n’arrive pas : c’est l’attente qui est magnifique.
C’est l’attente.
J'entends un bruit de vieille armoire. Des fourmis dans la pièce montée. La journée touche à sa fin dans la chaleur équivoque du jardin.
Des courbatures sous nos paupières, un sourire triste de Juillet.
Boris Johnson dans toutes les poches, une chambre verte, toi qui t’approche.
On est restés rêveurs dans les marges de la vie, par les rencontres qui n’ont pas eu lieu.
Par tous ceux qu’on admire, qu’on poursuit, et par un sentiment diffus de grand malentendu.
Peu importe au fond ce qui arrive, ce qui n’arrive pas : c’est l’attente qui est magnifique. C’est l’attente.
C’est l’attente.