L'Homme Gris
La silhouette au loin que tu ne regardes pas
La conscience abstraite qui pour toi n'existe pas
Le nihilisme acharné des esprits saturés
Le déni appliqué des souffles répétés
L'inconnu lancinant, qui marche, laconique
Une illusion douce-amère, un miroir pathétique
Une forme sans fond qu'on laisse passer au loin
Qu'on brise et qu'on oublie quand arrive demain
Un homme gris sans visage perdu sur les trottoirs
Cherchant le long des routes quelques restes d'espoir
Percé sous les phares des masses emplies de vie
Aux veines bleues d'une ardeur qui l'animent d'envies
Les rêves avortés dans des torrents amers
Les chutes qui capturent les bonheurs éphémères
Les voiles qui étouffent les couleurs à ses yeux
Et créent ce monde injurieux
Mais fais brûler mon corps
Fais moi sentir les orages
Serrer mon coeur
Mais fais brûler mon corps
Je voudrais comprendre la peur
Et pouvoir goûter au bonheur
Encore
Inconscient permanent, il trébuche dans les espaces
Dans les lieux sans sourires, n'y voit que des impasses
Il fuit sans le vouloir, un labyrinthe perpétuel
Sans connaître jamais qu'un refus éternel
Que le silence qui répond à ses moindres questions
L'absence inavouée qui inonde sa raison
Et quand il parle tout se perd, les mots se cognent dans les airs
Ne renvoient à ses yeux que des images solitaires
Il cache mille visages aux regards atrophiés
Aux ridules rougies, aux lèvres mutilées
Et de l'homme qu'il était ne reste plus qu'un nom
Une forme sans fond
Mais fais brûler mon corps
Fais moi sentir les orages
Serrer mon coeur
Mais fais brûler mon corps
Je voudrais comprendre la peur
Et pouvoir goûter au bonheur
Encore
Mais fait brûler mon corps
Fais moi sentir les orages
Serrer mon coeur
Mais fait brûler mon corps
Je voulais comprendre la peur
Et pouvoir goûter au bonheur
Encore
J'attendrai l'harmonie
La douceur des couleurs
Mais fais brûler