La carte de l’ignorance
[Refrain - Dico]
J’me sens peureux, peureux d’la vérité, peureux d’ma vérité
J’espère qu’un jour, j'l’accepterai, j’serai heureux d’la mériter
[Couplet 1]
T’aimerais vivre ta vie et n’pas la penser, alors tu tises la binche sans être vacancier
Tu cristallises le temps, "C'est si triste de fuir" disent-ils depuis leurs grands airs
Quand je n’veux plus savoir, quand je n’sais plus sur quel pied danser
On va trop loin, la prise de conscience est insupportable
Puis on est bien quand on est cons à chier dans d'l’eau potable
J’me dis qu’ça craint, ils m’disent : "Arrête, ici tout est normal"
J’suis pas fait pour jouer "Black Swan" comme Natalie Portman
Ma bataille elle porte mon nom et celui d’personne d’autre
J’veux pas savoir qu’un pote voit sa mère comme un porte-monnaie
J’veux pas savoir que certains de mes proches sont laids
Que j’ai un môme stupide et que tes gosses promettent
J’ai plus d’un arc dans mon carquois, et j’ai le cœur cru
J’ai plus d’un arc dans mon carquois, et j’ai le cœur cru
J’aurais voulu r’trouver la naïveté du rire de Corky
J’suis pas vraiment un gars qu’on cadrera avec des carcans
J’ponctue ma vie de faits marquants, j’ai un gros cœur comme ça sous ma p’tite carcasse
"Indécis" : il se peut qu’en fait je sois un de ça
C’est le matin, mais tout mène à la veille, du pus le long des cils
Le premier qui me balade s’en verra promener
Demande à Anthony si tu n’as pas appris mon nom, ouais
Petit Nadir, deux ans plus tard et le teint terni
Revient mondanisé devant l'élite du tout-internet
Allez-y donc, flashouillez, mais pas trop
J’ai peur de faire kiffer la chtouille de mon patron
Mais des fois la thérapie foire, tu penses à tout c’que t’aurais pu faire
Dommage, la vie est bien plus belle quand elle est romancée
Un nanar écrit one shot qu’on aimerait tant recommencer
J’ai plus d’un arc pour mes cibles, plus d’une flèche dans mon carquois
J’reste impassible quand me narguent les sourires narquois
Courtois, et dénué de geste face à leurs majeurs
Je joue la carte de l’ignorance ouais y'a pas d'as chez les rageurs
J’ai fait l’effort pour être ainsi comme une espèce de tremplin
Pour ma vie, j’garde le sourire et la carapace de Franklin
Moi j’couche les mots sur papier vélin
Ça on pourra pas m'le voler
J’fais le canard pour mieux combattre le vilain
J’traîne plus en ville, trop de bagarre dans mon bagage
Et le gros mot dans mon langage est devenu presque indélébile
J’suis loin d’être pacifique vu qu’le Sheitan est possédant
Mais j'irai pas confondre les schmits avec le bleu de l’océan
Laissez-moi vivre, loin des victoires d'Austerlitz
Mais qui est Sterling, perdu sans sa livre ? Eh ouais j’me livre, ivre
Toi qu'espérais que j'me noierais dans la bière, pour ta gouverne : c’est déjà fait
[Refrain]
[Couplet 2]
J’aurais aimé ne pas savoir tout un tas d’chose
Ne pas m’rendre compte de quel rôle je joue vis-à-vis d’vous
J’veux pas d’recette, seulement savoir ce qui m’arrive de fou
Ça casse le rêve, paraît qu'c’est des biscottes mouillées dans l’tiramisu
Nan, nan, je ne sais pas, j’entends comme un CP
Commencez pas à faire entorse à c'que j’ai commencé d'bien
J’suis pire qu’un môme, qui m’aime me pende
Lorsque ma peine s’épanouit je tombe comme une pomme de pin
Je m'en tape, nan j’fais pas le timide, grande gueule comme pélican
Si parfois j’porte des œillères, c’est pour marcher plus droit
Réflexion sans limite, si belle et terrifiante
Entre l’ignorance et la colère, je crois qu'j'ai fait mon choix
J’ai fui les cauchemars qu'ont dû rater, leurs vies qui s’alimenteront
Encore des mêmes qu’en-dira-t-on, c’est de l’or que Nadir attend
Et mes mots choquent comme un niqab, je sors la carte de l’ignorance
Même si j'donnerais des cours aux meilleurs des communicants
Une coupe et des lunettes un peu fun, vite oublier le jour d’avant
Et que la nuit tombe enfin, partir un jour comme les 2Be3
Miser des billes sur les sports équestres
Au mur des couleurs chaudes et des miroirs rectangulaires pour faire en sorte d’agrandir les pièces
Mais des fois la thérapie foire, tu penses à tout c’que t’aurais pu faire
Ma grande, j’suis pas vraiment le gars qu’on cadrera avec des carcans
Encore que, j’ai peur du devenir de ma jeune carcasse
C’est pas comme raconter maîtresse en tenant sa règle
Si j’avais su, moi, j’aurais suivi Anthony Serra
Papa m’a dit : "C’est pas évident d’atteindre ses rêves"
Maman m’a dit : "Foutaise, écoute-le pas", du coup j’sais plus qui croire
J'ai plus d’un arc dans mon carquois et j’ai le cœur cru
J’ai pas de gouvernant, et la main si loin du gouvernail
Car la vie est ainsi faite, ainsi brève et seulement pour faire mal
Parce qu’elle est courte pour les mortels lorsqu'elle est heureuse
Plein d’balivernes post-mortem rassurent les peureux
Et peu à peu, débarrassé de toutes ces craintes qui me lestaient
J’avais l’désir de perdre tout c’qui m'restait
Allez, remonte la pente ainsi qu’la tête, on s'esclaffait
Dissimulant pas mal de doutes, putain on s’éclatait
Des barres de rires aux gros coups d’barre fêlant les occiputs
J’ai plus confiance en l’amitié, les potes sont aussi putes
Y’a qu’une lettre de différence, et pour un différent
Tu pourrais crever sous leur nez : ils seront indifférents
T’as d’la pitié, ouais, t’as qu’à recommencer
Joue la carte de l’amitié, c’est l’as de trèfle de la cartomancienne
La vie est bien plus belle lorsque qu’elle est romancée
La dernière phrase pleine d’happy end pour pas vous offenser