Les Punaises
Quand à la messe j'allais, alors fallait voir les punaises
Me lorgner sans pudeur, du coin de leur regard qui biaise.
À travers leurs mains jointes, elles me lançaient des pointes.
"Voyez un peu l'allure qu'elle a", ave, ave Marie Stella.
Car moi, j'y allais que pour de bon, balancer mes jupons.
Car moi, j'y allais que pour de bon, balancer mes jupons.
En écoutant l'sermon, je faisais mon p'tit inventaire.
Le curé pas méchant, tout en prêchant, me regardait faire.
S'disant "Dans une décade, quand elle sera en rade
Elle viendra me raconter tout ça", confiteor et cetera
Car moi, j'y allais qu'évidemment me choisir un amant.
Car moi, j'y allais qu'évidemment me choisir un amant.
Au benedicamus, ils étaient tous sur la sellette.
Pour désigner l'élu, moi, j'avais plus qu'à lever la tête.
Aux aguets les punaises chuchotaient, bien à l'aise
Et faisaient des paris tout haut et cum spiritu tuo.
Car j'avais bien l'air d'y aller que pour les faire parler.
Car j'avais bien l'air d'y aller que pour les faire parler.
Au dernier évangile, fallait voir s'ils quittaient leurs chaises
Derrière tout un peloton de margotons et de punaises.
Je sortais la dernière, juste après la chaisière.
Un beau gars m'attendait en face, tralala, Deo gratias
Et il m'entraînait pour de bon, balançant mes jupons.
Et il m'entraînait pour de bon, balançant mes jupons.
Balançant mes jupons, balançant mes jupons.