Manannan Mac Lir
Sur le seuil il observe
Ceux des terres
Ceux qui voguent et se noient
Ses yeux sont de sable et de cendre
Dans ses mains se consument les feux des naufrageurs
Manannan mac lir observe les rivages
Saisit une barque qui se broie sur les crocs de granit affamés
Il modèle les vents qui s'approchent des sables
Partage les étoiles
Qui s'éteignent au matin
Quand apparaît la terre
Derrière les bancs de brume
Ses yeux sont de sable et de cendre
D'eau d'écume et de pierre
Fixés sur l'étendue inconstante des mers
Il caresse les algues pourries, les os des noyés
Les rêves d'horizons
Qui croissent sur ses rivages et se brisent
Comme autant d'épaves rongées par le sel
Il a vu amorgen embrasser la terre
Mais il a choisi de rester sur le seuil
Renonçant aux champs, au bétail, à la guerre
Tournant le dos aux promesses des vertes terres